Que ce soit au piano, à la trompette, à la flûte, le travail est quasiment identique pour travailler un trait d’orchestre.
Dans cet article, je vous guide pas à pas pour une efficacité maximale.

Sommaire
1ère étape – L’environnement
Procurez-vous la partition dans une bonne édition, car si vous devez ensuite le jouer en orchestre, ce sera super important d’avoir vu tous les détails précisément
Certains éditeurs ont créé des volumes de traits d’orchestre par instrument.
Écoutez un enregistrement de la composition. Si possible avec un bon chef d’orchestre à la direction et repérez votre trait d’orchestre, quels passages sont le plus en valeur, le tempo, etc.
2de étape – Le déchiffrage
Prenez votre partition, sans votre instrument et lisez l’ensemble de la pièce.
Trouvez les tonalités, les modulations, les altérations qui forment un repère dans le cheminement mélodique ou harmonique.
Plus vous comprenez ce que vous lisez, plus vous l’entendez, et plus vous gagnez du temps ensuite sur votre travail.
3ème étape – Jouez lentement
Jouez lentement une première fois, l’ensemble de votre trait d’orchestre. Il peut faire parfois plusieurs pages, comme dans Le Mandarin merveilleux de Bela Bartok.
Anecdote : J’ai eu l’occasion de le travailler pour un concours d’orchestre et une des difficultés est qu’il y a des pages et des pages sans aucun arrêt pour tourner les pages ! C’était une obligation de savoir quasiment tout par cœur, et de créer une partition miniature avec tout sous les yeux.
Jouez toujours lentement et même, très lentement.
Tant que vous ne peux pas tout jouer sans aucune hésitation, ni de doigté, ni de note, n’accélérez pas.
Votre cerveau a besoin de temps pour enregistrer l’ensemble des choses à faire. Laissez-lui le temps nécessaire.
Essayez toujours d’entendre ce que vous jouez et surtout, ce que vous allez jouer juste après, avec une compréhension harmonique et mélodique très présente.
4ème étape – Faites des fusées
Pour accélérer un trait d’orchestre, surtout NE FAITES JAMAIS DE RYTHMES !!!!
La plupart des professeurs vous diront de faire des rythmes. Ils ont tort. C’est rare que je prenne position aussi fermement, mais, là, je le fais. Car c’est pure perte de temps, je vous le garantis.
Edson Elias, qui fut professeur de virtuosité au Conservatoire de Genève, m’a dit un jour :
Comment espérer avoir un résultat régulier si tu travailles avec des rythmes irréguliers ?
Au lieu de faire des rythmes, lorsque vous travaillez votre trait d’orchestre, faites des fusées.
Exemple si votre partition est écrite en doubles-croches (qu’on va grouper par 8 notes). Choisissez un passage de quelques mesures et faites ça :
- 1ère note avec point d’orgue.
- Pendant ce temps, checkez votre posture, votre placement.
- Pensez aux 8 prochaines notes, imaginez-les le plus vite possible, comme une fusée.
- Jouez les notes 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et la 1ère du prochain groupe, le plus vite possible.
- Puis, à nouveau, point d’orgue
Ensuite, recommencez en partant de la 2ème note au lieu de la 1ère
Puis, de la 3ème, etc.
Je montre précisément ce travail dans ma vidéo de cours sur l’Étude révolutionnaire de Chopin
Conclusion
Le résultat d’un tel travail sur votre trait d’orchestre sera absolument bluffant, vous verrez.
Certes, il vous faudra de la patience, mais au final, vous passerez moins de temps sur votre trait avant de le savoir et de le jouer à la perfection (ou presque, car souvenez-vous, la perfection n’existe pas 😉)
Dans l’académie que j’ai créée, je donne énormément de conseils sur les méthodes de travail, dans différents domaines: la virtuosité, les octaves, les gammes, le relief entre les voix ou entre les mains, l’expression, la construction d’une interprétation, etc.
Contactez-moi pour en savoir plus.




